
Ce qu’l faut continuer à retenir du dernier rapport du GIEC
Entre 2021 et 2023, le GIEC a rendu un rapport assez alarmant sur le réchauffement climatique. Ce sixième rapport est, pour l’instant, le plus important.
Pour rappel ou pour les plus climatosceptiques d’entre nous, le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) est constitué de milliers de scientifiques internationaux, mais aussi de représentants de différents États, afin justement de ne pas être soupçonné de militantisme écologique. Le GIEC rassemble ainsi des travaux menés dans les laboratoires du monde entier de façon neutre et objective. Il a pour mission d’évaluer et de synthétiser ces connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques qui font consensus dans le monde entier, en rapport avec la question du réchauffement climatique.
Nous avons choisi ici de revenir sur 10 points clefs essentiels à retenir, à ne surtout pas oublier et à sortir en société ou en repas de famille. Ces informations ne changeront pas la face du monde, mais peuvent au moins contribuer à changer un peu vos habitudes et à vous permettre d’envisager l’avenir non pas avec pessimisme, mais avec réalisme. Parler d’écologie au quotidien permet de prendre conscience de son importance et de faire changer les mentalités à plus grande échelle.
1. Responsabilité et réalité
Posons déjà les bases : le changement climatique est bel est bien une réalité. Si on parle de +1°C en moyenne sur Terre, il faut savoir que cette augmentation est actuellement à +7°C dans le cercle arctique. Et depuis 2008, plus de 20 millions de personnes en moyenne migrent chaque année à l’intérieur de leur pays en raison d’aléas climatiques.
L’être humain (nous) est responsable à 100% du réchauffement climatique et de la montée des eaux (on parle de réchauffement « anthropique »). La pollution que nous avons engendrée n’a fait que s’accélérer et l’ampleur de ces changements n’a pas été observé depuis des siècles voire des millénaires.
2. Un avenir déjà compliqué
Peu importe notre action aujourd’hui, le réchauffement climatique ainsi que la montée des eaux se poursuivra au moins jusqu’en 2050 et nous ne pouvons déjà pas éviter un réchauffement global de +1°C voire de +1.5°C. Même en inversant la tendance aujourd’hui, certains impacts seront irréversibles pendant des milliers d’années comme la fonte des calottes glacières ou l’élévation du niveau de la mer.
On assistera de toute façon à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles au moins jusqu’en 2050 :
- Augmentation des chaleurs extrêmes et périodes de sècheresses
- Diminution de présence de la neige et de glace
- Augmentation des pluies diluviennes et des tempêtes tropicales
3. Aucun phénomène naturel pour nous sauver
Les phénomènes naturels déjà connus et présents sur terre aujourd’hui, capables d’absorber du CO2 ou de refroidir la terre, seront moins résiliants chaque année et globalement inefficaces à l’échelle de la planète.
En gros, à moins d’une super éruption volcanique qui recouvrirait une bonne partie de la planète d’un épais nuage de cendre et tuerait des millions voire des milliards de personnes, la Nature elle-même, n’est pas en capacité de nous aider.
4. Chaque fraction de degré compte !
Les scénarios envisagés et calculés sont très différents entre une augmentation de température moyenne de +1.5°C, +4°C, ou même +2°C d’ici 2050, car le réchauffement climatique a des effets pervers qui peuvent s’enchaîner et se renforcer parfois de façon exponentielle. Ainsi, chaque fraction de degré est décisive : il n’y a pas de petite économie. Limiter le réchauffement à +2°C est une question de survie.
5. Il faut diviser par 2 nos émissions d’ici 2030
Pour limiter la hausse des températures prévues à +1.5°C en moyenne en 2100, il faut diminuer de moitié nos émissions de gaz à effets de serre dans tous les secteurs entre 2021 et 2030. Autrement dit il nous reste 5 ans pour continuer de baisser drastiquement nos émissions. En sachant que d’après le GIEC, aucune entreprise n’a d’excuse, car il existe des solutions dans tous les secteurs afin de pouvoir arriver à cette diminution.
C’est ce que nous avons compris à Publidom. Depuis que nous avons mis en place le programme Métamorphose en 2021, nous essayons de baisser chaque année nos émissions de CO2. Nous sommes actuellement en train d’analyser nos consommations pour l’année 2024.
6. Il faut en finir avec les énergies fossiles d’ici 2050
D’ici 2050, les infrastructures de charbon, de pétrole et de gaz doivent définitivement fermer. Voilà pourquoi il faut qu’aucune nouvelle structure d’exploitation d’énergies fossiles ne voit le jour d’ici là. Cet impératif qui semble très contraignant permettrait d’éviter une augmentation des températures moyennes supérieur à +1.5°C.
7. Pas de transition écologique sans justice sociale
Il faut savoir, hélas, que nous ne sommes pas tous égaux face au changement climatique :
- Les femmes, les enfants, les personnages âgées, les pauvres, les populations autochtones sont les plus vulnérables aux changements climatiques. C’est-à-dire qu’à chaque crise climatique, ce seront eux les premiers touchés et les plus atteints.
- Environ 3,4 milliards de personnes vivent actuellement dans des contextes très vulnérables aux changements climatiques. C’est-à-dire autant de gens qui sont potentiellement en danger de mort et qui devront très certainement migrer.
Les ménages dont le revenu se situe dans les 10 % les plus hauts sont à l’origine de 34 à 45 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Alors que ceux dont les revenus se situent dans les 50 % inférieurs contribuent seulement à hauteur de 13 à 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Autrement dit, les ménages les plus riches polluent plus et doivent faire encore plus d’efforts que les ménages les plus pauvres.
8. Pas la faute des citoyens
Les choix individuels seuls ne peuvent répondre que partiellement au problème du réchauffement climatique. Ce sont les politiques et les infrastructures qui doivent inciter, contraindre les plus pollueurs et ainsi faciliter les changements de comportement des citoyens.
9. Des solutions existent déjà à notre échelle
Bien que minime, il est possible à son échelle de contribuer aussi à réduire ses propres émissions de gaz à effet de serre.
- Réduire fortement sa consommation de viande rouge, de viande ou de produits d’origine animale, permet d’économiser des tonnes de CO2. En effet, les animaux que nous mangeons, les vaches en tête, consomment énormément d’aliments et d’eau et émettent naturellement beaucoup de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, nous connaissons la réalité environnementale qui se cache derrière la consommation de viande. Il n’est alors plus possible de se prétendre écologiste sans adopter une alimentation plus responsable et moins carnée.
- Réduire fortement ses déplacements qui consomment des énergies fossiles, comme l’avion ou la voiture thermique.
Attention, tous les déplacements électriques ne se valent pas non plus, car le mix énergétique dépend de chaque territoire. Par exemple, rouler en électrique en Hexagone émet très peu de CO2, car l’électricité dépend essentiellement de centrales nucléaires, alors que rouler en électrique en Pologne est extrêmement polluant, car leur électricité dépend essentiellement d’usines de charbon. Privilégiez aussi le télétravail et le covoiturage en semaine et partez en vacances en avion moins souvent mais plus longtemps, ou bien optez pour des trajets en bateau, en train ou en car si possible.
10. L’inaction coûtera plus cher qu’agir
Ce qui est sûr, c’est que l’argent existe et qu’il est non seulement possible d’investir dans la transition écologique, mais surtout nécessaire. Cela coutera moins cher d’agir en faveur de l’écologie que de ne rien faire. Si rien n’est fait, les conséquences écologiques seront désastreuses pour tous : elles vont coûter des milliards d’Euros et des milliards de vies humaines en quelques décennies seulement avec des effets irréversibles qui prendront de plus en plus d’ampleur.
Source : le site internet indépendant sur l’écologie Bon Pote, qui a fait un gros travail de vulgarisation des travaux du GIEC et rédigé avec sérieux plusieurs articles sur le sujet ainsi que des infographies claires et téléchargeables pour tous (que nous vous invitons à lire !)