
Comment compenser les émissions de CO2 de votre vol ?
A l’approche des grandes vacances, c’est le moment où la majorité des personnes prennent des congés et voyagent, que ce soient les Antillais qui vont en hexagone (ou ailleurs), ou les touristes qui viennent aux Antilles.
Sur nos territoires d’Outre-mer, lorsque l’on veut sortir de son île, comme tout territoire insulaire, nous manquons de choix. Le voyage en train est inexistant alors qu’il s’agit en Hexagone, d’un transport très utilisé et parmi les plus écologiques. Le voyage en bateau est long et toutes les destinations ne sont pas accessibles. Surtout que les bateaux de croisières sont, eux aussi, extrêmement polluants. Reste alors l’avion, où littéralement, toutes les destinations du monde entier deviennent accessibles. Mais voilà le problème : l’avion ça pollue et pas qu’un peu (plusieurs centaines de kilos voire de tonne de CO2 pour chaque trajet et par passager).
Alors, comment rester écolo tout en continuant à prendre l’avion ? Nous ne le pouvons pas malheureusement, les voyages en avion représentent une empreinte carbone énorme ; mais nous pouvons en revanche réfléchir à des mesures préventives afin de limiter ces consommations, mais aussi à des mesures compensatoires, afin de « rembourser » fictivement une partie de la pollution créée par notre mode de déplacement.
Combien pèse mon vol Fort-de-France – Paris ?
Bien entendu, les méthodes de calcul varient d’un site à un autre. Certains prennent en compte le modèle d’avion (consommation carburant + capacité d’accueil), son taux de remplissage, mais aussi la classe choisie (Economique, Business, Première), quand d’autres font une moyenne générale ou appliquent une consommation précise de carburant pour le décollage et l’atterrissage.
Un trajet en avion aller-retour en vol direct, Fort-de-France – Paris représente plus de 13.700 km parcouru et donc une consommation minimum comprise entre 1.700 et 2.100 kg de CO2e par passager en classe économique. Cela peut monter jusqu’à 5.300 kg de CO2 par passager qui voyage en Première classe.
FORT-DE-FRANCE <–> PARIS = 2 tonnes de CO2/passager
Pour information et pour la même distance, cela n’aurait consommé que 40 kg de CO2e par passager en TGV, mais presque 3.000 kg de CO2e en véhicule thermique (sans covoiturage).
Pratiquez la compensation Carbone !
Maintenant que vous savez, est-ce que c’est possible de compenser autant de pollution et comment ?
Selon vos pratiques ou votre niveau d’engagement, vous avez plusieurs pistes de compensations possibles. Voici un graphique explicatif, extrait du site Le Monde, pour un trajet Aller-retour de distance équivalente à Fort-de-France – Paris. Pour compenser un tel vol il faudrait appliquer une de ces mesures ci-dessous pendant toute la durée indiquée :
Ce qui est intéressant avec ce graphique, c’est qu’on comprend très rapidement que les actions concrètes existent, mais aussi que tous les petits gestes ne se valent pas : certains sont beaucoup plus écologiques que d’autres. Par exemple, pour « rembourser » votre consommation de carbone, vous pouvez renoncer à la voiture thermique pendant 1 année seulement ou alors réduire drastiquement vos déchets pendant 12 ans. On voit aussi que réduire son chauffage/sa climatisation, c’est bien, mais qu’il s’agit du geste bénéfique le plus faible.
Enfin, on voit bien avec ce graphique que manger local, c’est relativement écologique, mais moins qu’être végétarien ou végétalien. On peut donc en finir avec l’éternel argument « c’est mieux du bœuf local qu’un fruit qui vient de l’autre bout de la Terre ». En vérité non, toujours pas. Même si ce n’est pas terrible, 1 kg de fruit ou un légume qui vient de l’autre bout du monde va générer au final moins de CO2 qu’ 1 kg de viande même locale ; mais ceci est une autre histoire…
Cependant, il est difficile d’être aussi drastique et absolu pendant plusieurs mois ou plusieurs années pour compenser réellement un seul trajet de vacances, surtout aux Antilles où l’usage de la voiture individuelle est la norme. Le mieux serait alors de cumuler plusieurs actions de compensation, selon son rythme de vie, comme par exemple : covoiturer une fois par semaine, mais aussi éteindre sa clim la nuit, ne plus acheter de viande de veau ou de boeuf, n’acheter que des produits frais locaux et enfin recycler ses emballages en plastique et en carton, etc.
Nos conseils pour limiter le CO2 de vos voyages
En-dehors d’une compensation écologique directe pour « équilibrer » un vol long-courrier, il faudrait aussi et surtout remettre en question notre façon de voyager tout simplement. Voici quelques réflexions qui permettent non seulement de compenser, mais aussi de repenser son voyage.
- Privilégier le transport collectif pour se rendre à l’aéroport
Souvent, on est lourdement chargé, on ne veut pas laisser la voiture trop longtemps sur le parking de l’aéroport, on demande à des proches de nous y emmener ou de laisser la voiture sur tel parking… Dans ce cas précis, le covoiturage ou le transport en commun seraient plus pertinents et permettraient d’être plus apaisé.
- Prendre un vol direct si possible
Bien que plus cher (mais pas toujours) qu’un vol avec correspondances, le vol direct, sans escale donc, permet de supprimer la plus grande partie du CO2 consommé. En effet, c’est au moment du décollage et de l’atterrissage qu’un avion va consommer énormément de carburant.
- Éviter les vols courts
Lors de vos déplacements en Hexagone, n’hésitez pas à regarder le prix des billets de train si vous souhaitez sortir de Paris. Par exemple, un vol FdF-Paris, puis ensuite un TGV Paris-Marseille est beaucoup moins polluant qu’un vol FdF-Marseille Provence avec une correspondance par Paris. Et pour une durée totale équivalente ainsi qu’un prix bien moins cher.
- Favoriser les avions récents
Certaines compagnies aériennes investissent dans des appareils récents, donc moins énergivores que d’autres. Là encore, c’est difficile d’avoir vraiment le choix sur un territoire comme la Martinique ou la Guadeloupe, mais gardez tout de même ce conseil en tête pour la prochaine fois où vous hésiterez entre plusieurs compagnies.
- Repenser les vols professionnels
L’avion ce n’est pas que pour les départs en vacances. Ceux qui sont habitués à voyager en avion pour raisons professionnelles doivent aussi remettre en question leurs pratiques :- Visio vs Avion : pourquoi ne pas se rencontrer et échanger plus souvent en ligne plutôt qu’In Real Life ? La rencontre en chair et en os, vaut-elle le coup de consommer et polluer autant !?
- Business vs Economique : n’oublions pas qu’un siège en Business ou en Première prend beaucoup plus de place qu’un siège en Economique et donc, qu’il est considéré comme plus polluant (jusqu’à 5 fois plus !!!). A-t-on vraiment besoin d’autant de confort pour quelques heures ou lors de trajets plus courts encore de quelques minutes à peine ? Surtout que s’il y a moins de demande, il y aura plus de places pour la classe Economique et donc les vols seront plus remplis et donc plus écologiques.
- Temps long vs Temps court : si on voyage en avion pour le travail, pourquoi ne pas alors en profiter pour maximiser son temps sur place en rencontrant d’autres clients, en prospectant directement ou en prenant un congé à cette même période. En toute logique, plus on reste longtemps quelque part, moins on aura besoin ou envie de multiplier les aller-retour. Cela s’applique aussi pour les voyages privés et les vacances, surtout face aux prix des billets d’avion de plus en plus chers. Aujourd’hui, il est pertinent de repenser son temps en vacances en partant un mois entier plutôt que 4 fois une semaine par exemple. En plus des économies de carburant, on fait aussi des économies d’argent et on s’autorise une véritable déconnexion avec le travail.
- Réapprendre à voyager
Pas besoin de voyager à l’autre bout de la planète pour être dépaysé ! Et pas besoin de tout faire en avion non plus. Parfois, il y a des destinations exotiques GTM +12, qui ressemblent à chez nous et des voyages au bout de la rue qui ne ressemblent à rien d’autre.
Parfois aussi le voyage est aussi important que la destination. Si on envisage le temps comme une ressource, on peut ainsi affirmer fièrement qu’on préfère prendre son temps plutôt qu’essayer d’en gagner. Quelques iles voisines sont très accessibles en bateau à faible coût et promettent un grand dépaysement.
Nous espérons que nos conseils et nos pistes de compensation CO2 vont vous aider à y voir plus clair lors de vos prochaines vacances ou avant de réserver votre vol professionnel.
Sources :
Ecotree, Le Monde, Impact CO2, Swissveg.ch